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LE PLATEAU

Lorsqu'il y a dix-neuf ans je suis arrivé sur le plateau de Brabois,
Autour des quelques maisons déjà construites, il y avait des bois.
De nombreux arbres de toute espèce et de toute taille,
Leurs racines s'étaient frayés un chemin parmi la rocaille.

Petit à petit ils sont tombés sous les dents des scies aux lames acérées,
Pour finir en petits morceaux dans l'âtre où ils sont partis en fumée.
Après avoir vécu plusieurs dizaines d'années sur le plateau,
Ils ont laissé leur place pour que se construise ce hameau.

Lorsque la neige sur le sol étend son grand manteau blanc,
Leurs branches plient sous le poids avec de grands craquements.
Les oiseaux viennent chercher à manger par dizaines dans le jardin,
Ils se battent même pour recueillir un tout petit morceau de pain.

Au mois de mars la végétation reprend le dessus tout naturellement,
La sève remonte dans les arbres qui s'habillent pour l'événement.
Les forsythias retrouvent leur parure jaune qui leur sied tant,
Avec force et vigueur la nature se colore pour l'arrivée du printemps.

Des couleurs de l'arc-en-ciel le jardin est maintenant irisé,
Une senteur agréable vient parfumer notre air pollué,
Une nuée de papillons voltige au ras du gazon,
Ca y est, nous sommes en été et que c'est bon.

Une à une les fleurs laissent tomber leurs pétales,
Les feuilles des arbres se vêtent d'une pourpre ancestrale,
Les oiseaux migrent vers l'Afrique Australe,
Nous allons entrer dans une période hivernale.

En décembre la tempête a encore de nombreux arbres déracinés,
Dans quelques temps il ne va plus beaucoup en rester.
Si l'homme ne pense pas bientôt à en replanter,
Le plateau va devenir un endroit dénudé comme une montagne pelée.

Il y a dix-neuf ans sur le plateau je suis arrivé,
Qu'il faisait bon vivre parmi toutes ces essences parfumées !
Il y a dix-neuf sur le plateau j'ai emménagé,
Autour de moi il n'y avait que des forêts où j'aimais me promener.